Ecologie: l’executif s’adapte à la société

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Michael Darmon
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L’adage est connu : lorsqu’un mouvement vous échappe, feignons d’en être les organisateurs. La planification écologique, placée au sommet de l’organigramme gouvernemental avec deux ministres en charge et une mission dévolue à la première ministre , atteste de la volonté présidentielle de convertir l’économie aux enjeux climatiques et environnementaux. Le chef de l’executif s’y résout à rebours de ses affinités – son « j’adore la bagnole ! »  la veille de la présentation de la planification écologique résonne comme le cri primal  venant du fond des années 70 du siècle dernier . C’est ainsi qu’apparaît un nouveau label, posé par Emmanuel Macron : l’écologie à la française, méthode faite de sobriété contrôlée et d’ambition raisonnable pour atteindre les objectifs de décarbonation. Ni déni, ni hystérie : qui va piano va sano, tel est le credo de l’éxecutif pour embarquer les Français vers le nouveau monde décarbonné.

Pourtant, la société civile s’est déjà engagée depuis longtemps sur ce chemin. L’ecologie à la française existe déjà.  D’abord parce que les cadres législatifs et juridiques sont suivis d’effet : les entreprises sont au fait des contraintes qui leur incombent, en particulier sur la réduction des dépenses énergétiques : moins 40% d’ici 2030. Ensuite parce que la demande sociale est forte : collaborateurs, consommateurs, investisseurs, l’ensemble de l’écosystème ne se contente plus d’un statu quo mais exige des structures et entreprises de vrais engagements – et donc changements- en faveur de la transition sociale et écologique.

Le changement de modèle est profond et les besoins pour l’adaptation sont considérables. Les entreprises et les collectivités prennent conscience des risques induits par cette mutation décarbonée : un sentiment de perte de sens et la crainte parmi les équipes dans les entreprises de surexposition face à des objectifs difficiles à obtenir.  D’où l’importance de maitriser sa mutation, le graal pour les collectivités et les structures commerciales. S’adapter aux nouveaux enjeux et aux risques fait partie intégrante du rôle des chefs d’entreprises. De ce point de vue, l’année 2024 s’annonce cruciale. D’autant que l’entrée en vigueur de nouvelles normes européennes qui vont contraindre les entreprises à mieux communiquer sur leur impact vont accroitre les besoins en régulation. Le double effet des cycles économiques – inflation, hausse du cout des matières premières- et des contraintes en matière de transition énergétique et environnementale ont pour conséquence l’avènement d’une société d’une société du raisonnable qui ne  se décrète d’autant pas  au sommet de l’Etat  qu’elle est déjà présente dans les vies collectives et individuelles.  Les Français sont convertis à « l’écologie à la française ».  Elle consiste à intégrer une conscience planétaire dans leur réalisation quotidienne et personnelles. L’alliance de la fin du monde et de la finalité du moi est scellée. Tant mieux, si l’executif a fini par s’en apercevoir.